Laurier
sauce (Laurus nobilis L.)
famille
des Lauracées
Laurier
vient du latin laurus (prier), nobilis signifiant noble ou
reconnu. Il était appelé lor en ancien français puis lorier.
Originaire de L’Asie Mineure, il a été introduit dans tout le bassin
méditerranéen bien avant notre ère. Le vieux français baie vient du
latin baca (baie). L’arbre était
appelé le baccae lauri (ou arbre noble) ; laureatus
(couronné de laurier) a donné les termes lauréat et baccalauréat, se référant à
une pratique ancienne qui consistait à honorer les étudiants et les poètes de
guirlandes de feuilles de laurier. Selon d’autres sources, c’est le laurier à
baie (bacca laureati), remis aux nouveaux docteurs en médecine, qui
aurait donné son nom au baccalauréat.
En
grec, le laurier s’appelait daphnee, d’après la nymphe Daphné – d’ailleurs,
le nom grec perdure encore de nos jours en hébreux : aley daphna (feuilles de Daphné) –, changée en laurier pour échapper aux
poursuites amoureuses d’Apollon. Elle supplia alors Zeus qui la transforma en
laurier pour la soustraire à la passion du dieu solaire. Attristé, Apollon, qui
l’aimait toujours, fit de cet arbre son emblème et ainsi, naquit le laurier.
Symbole de gloire, arbuste solaire, les témoins ne manquent pas pour attester ses
vertus prophétiques. Selon Gubernatis « en Crête, d’après l’hymne
homérique à Apollon, avant de promulguer les lois, on consultait le laurier
prophétique, lequel, aussi bien que du trépied, dictait ses oracles à la
pythie » (1).
Les devins mangeaient des feuilles de laurier et l’espèce de torpeur ainsi
provoquée favorisait la voyance. La flamme haute et claire issue de la
combustion de branches de laurier indiquait un présage favorable. Enfin, selon
un auteur latin du Vème siècle, Fulgentius, « la feuille de
laurier placée sous le coussin fait voir les choses qui se réaliseront ».
Les
Romains symbolisèrent le Dieu Apollon par une couronne de laurier. Les premiers
gagnants des jeux olympiques étaient parés de feuilles d’olivier, et par la
suite, ils furent ornés de feuilles de laurier sous l’influence des jeux
Pythiques (2) de
Delphes en l’honneur d’Apollon. Les Romains en couronnaient leurs statues et
leurs généraux victorieux, et en plantaient des rangées le long des avenues
menant aux palais des empereurs. Pendant l’Antiquité, les toits étaient
fabriqués de branches de laurier parce qu’on croyait qu’il protégeait de la
foudre et de la sorcellerie. L’herboriste Culpeper (3)
disait qu’il protégeait des « méfaits de Satan sur l’homme, qui sont si
nombreux ».
Le
laurier était utilisé pour les rituels de purification où il était censé
apporter la prospérité et la santé. Les feuilles brûlées donnaient des pouvoirs
surnaturels et des visions. On disait que porter une feuille de laurier dans sa
poche protégeait des maladies. D’autre part, on croyait également que le
laurier pouvait provoquer les menstruations ainsi que les avortements. On
l’utilisait contre les piqûres de serpents, de guêpes et d’abeilles.
Au
XVIème siècle, dans le Vaucluse, la recette du curé de Vacqueyras
contre les coliques est la suivante : « il faut avoir six grains
d’olives de laurier et les piller avec lescorse d’orange, avec du girofle […],
muscade et canelle singimbre et le tout bouilli à demi avec du bon vin ».
Les
feuilles de Laurier peuvent être cuites longtemps sans perdre leur arôme. Grâce
à un séchage adéquat, l’amertume est réduite : les feuilles doivent être
séchées avant d’être consommées.
Le
laurier est un puissant antiseptique en tisane contre la bronchite. Il est
stomachique et stimulant.
On
peut également disposer quelques feuilles de laurier dans les boîtes de figues
ou de dattes séchées de façon à tuer les germes.
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